En 1928, alors que le mathématiciens Britannique Paul Dirac
développait les
équations fondamentales de la mécanique quantique , il constata un dédoublement
systématique des solutions.
Pour chaque solution (particule) de masse et de charge électrique donnés,
existe une autre solution de la même masse mais d’une charge électrique
opposée.
Pour différentier ces deux solutions symétriques , les physiciens ont nommé «
particule » les constituants habituels de la matière ( neutron , électron … )
et « antiparticules » les solutions symétriques ( antiproton , antiélectron ou
positron ).
Matière et antimatière sont donc comme le positif et le négatif d’une même
image. Mais attention au langage : le négatif ne l’est que parce qu’il y a un
positif .
Quant une antiparticule rencontre une vrai particule, elles s’anéantissent
l’une
l’autre et disparaissent tout en dégageant une énergie colossale. Inversement
de l’énergie peut donner naissance à des paires particule-antiparticule .
Pour montrer combien cette énergie est énorme , comparons la à l’énergie
nucléaire, la plus puissante aujourd’hui disponible .
Lors des réactions nucléaire les centrales consomment de l’uranium dont elles
convertissent un millième seulement de la masse en énergie.
Le rendement donc de ces réacteurs est très
très petit ( 1 millièmes !).
Or, dans la réaction matière antimatière, la conversion est total, le rendement
est de 100% : 1 kilogramme d’hydrogène associé à sa contrepartie d’antimatière
dégagerait autant d’énergie qu’une centrale géante pendant 10 ans de
fonctionnement .
Mais contrairement à ce qu’avaient imaginé certains scénaristes de science-
fiction , l’antimatière ne sera jamais un combustible idéale pour les vaisseaux
spatiaux car pour fabriquer de l’antimatière dans les accélérateurs de
particules , il nous faut dépenser des milliards de fois plus d’énergie que
ce que l’on retient , sans oublier que la quantité de matière fabriquée jusqu'à
présent ne suffit même pas à remplir une petite cuillère d’antiatomes .
En 1932 le physicien américain Carl Anderson fut le premier à observer la trace
d’un électron positif «le positron », formé après impact d’un rayon cosmique
dans une chambre à brouillard, l’antiélectron existe donc bel et bien, mais
pour l’observer il faut le surprendre au moment de sa brève apparition, qui est
aussitôt suivie d’une rapide disparition, car dans le notre monde de matière il
fini fatalement par rencontrer un électron avec lequel il s’anéantit
instantanément, cet anéantissement mutuel est appelé
annihilation.
La découverte du positron en 1932, a été suivi par celle de l’antiproton en
1955 puis l’antineutron en 1960. Mais irait-on jusqu'à produire des
antiatomes et antimolécules ? Jusqu'à présent, seul l’antihydrogène a été créé
dans les laboratoires du CERN …
une dissymétrie de comportement
Reportons nous maintenant au tous premiers instants de l’Univers, juste après
le big bang .
Une quantité phénoménale d’énergie donne naissance à autant de matière que
d’antimatière (chaque unité d’énergie se transforme en une paire particule-
antiparticules ).
Pourtant nous somme bien faits de matière et non d’antimatière et l’univers tout
entier n’est constitué que de particules de matière .
Ou est donc passé l’antimatière ?
Pour répondre à cette question, on supposa d’abord l’existence de galaxie
lointaines faites d’antimatière. Mais aucune aucun instrument n’a jamais
détecté leur présence, la question reste toutefois en suspens.
L’idée la plus répandue aujourd’hui est celle selon laquelle une violente
guerre aurait opposé matière et antimatière, au tous premiers instants de
l’Univers à une température très élevée qui était de 1019
GeV.
Le conflit baryons-antibaryons s’est soldé au profit des premiers, plus
nombreux.
Pour déterminer l’ampleur de cet dissymétrie il nous suffit de calculer le
rapport entre le nombre de baryons et le nombre de photons présents dans
l’Univers actuel.
Mais les photons actuels ne proviennent pas tous de l’affrontement baryons-
antibaryons, certains par exemple sont issus de chocs entre leptons et
antileptons.
Connaissant le nombre de particules présentes dans l’Univers primordial
(photons, leptons …) on peut aisément mesurer le déséquilibre initial entre
matière et antimatière avant annihilation.
On estime le surplus de matière à un milliardième : à peu près un milliard et
une particule pour un milliard d’antiparticules.
Même infime cette dissymétrie reste très difficile à justifier. Si l’Univers
était initialement symétrique . comment la matière a t-elle pu prendre le
dessus sur l’antimatière ?
A l’origine de cette dissymétrie, une différence de comportement.
Effectivement , on a pu observer en laboratoire que à très haute température ,
une dissymétrie de comportement existait bien entre matière et antimatière mais
elle était extrêmement faible .
Pour Expliquer l’existence de la matière dans l’Univers actuel en quantité
suffisante malgré l’infime différence de comportement, les physiciens ont
proposé un mécanisme permettant de générer l’asymétrie entre particules et
antiparticules.
Les protagonistes de ce mécanisme aussi appelé modèle X, sont les particules X
de masse très très élevée( un million de milliards de fois plus lourdes que le
proton) et qui se désintègrent lentement.
Il ne faut pas confondre désintégration et annihilation. La
Désintégration entraîne la mort par éclatement d’une particule au bout de sa
durée de vie ( la radioactivité en est l’exemple le plus connu).
Pour que ces particules provoque une asymétrie on suppose que les particules X
peuvent se désintégrer de deux façons différentes, caractérisées par des
nombres baryoniques différents.
Sachant que les antiparticules X barre se désintégrant dans les antiparticules
correspondantes, il suffit que les probabilités de désintégration des X barre
différent de celles de X pour que le mécanisme viole la symétrie. Autrement
dit X et X barre doivent avoir la même espérance de vie mais des sorts
différents en se désintégrant.
Malheureusement ces particules sont hors de portée des accélérateurs
actuels.
Récemment, les physiciens des particules se sont aperçus qu’il était possible
qu’une asymétrie matière-antimatière apparaisse dans le modèle mathématique
standard de la physique des particules, mais les calculs sont plus que
délicats et les experts ne se sont pas, pour l’heure, accordés sur ce dernier
point.
En scrutant le cœur de la matière, les physiciens ont découvert un monde miroir
du notre , celui de l’antimatière !
Mais qu’est ce que l’antimatière, et comment celle-ci peut-elle être à la fois
le contraire de la matière, et partager avec elle un si grand nombre de
caractères communs ? Ou est passé l’antimatière ?
Modèles et expériences s’accumulent . . .